NON !
Un cri de souffrance suivi d'un corps qui tombe. J'en suis sûr c'est
eux. Je cours, cherchant la provenance du cri. Je cours si vite que je
glisse parfois sur le chemin de boue. Enfin je les vois. Un homme, tenu
à bout de bras par un vampire. Le corps semble presque inerte.
Un petit cri me fait comprendre que la personne est encore en vie. J'arrive
près d'eux . Je me fonds derrière le vampire, qui trop intéressé
par le sang de sa victime ne m'entend même pas. Je respire fort
pourtant. La course m'a fatigué. Et puis je me jette sur lui. Il
se débat mais je le tiens ferment. Je l'assomme. Je le laisse sur
le côté et me préoccupe de l'homme. Il respire mal.
J'ignore s'il va survivre. Le sang me rend fou. L'homme soulève
un il. Il me regarde.
- Je vais mourir alors ?
- Pas aujourd'hui, je suis là.
- Vous êtes un drôle d'homme.
Sa remarque me fait sourire.
L'il se referme. Puis les deux yeux s'ouvrent. Il me tend une main.
Je la prends. Doucement je le relève. Il chancèle un peu
mais parvint à retrouver son équilibre. Il me questionne
:
- Comment avez-vous su ?
- J'ai entendu votre cri, j'ai su qu'ils étaient là. J'ai
couru jusqu'à vous et me voilà votre sauveur.
- C'est gentil. Et lui, qu'est ce qu'on en fait, dit-il en désignant
le vampire assommé.
- On le laisse là quelques instant. D'autres vampires arriveront
et alors je les prendrai tous.
- N'est-ce pas risqué ?
- Non
J'avance sur le chemin boueux. Il me suit. Je remarque un cageot et à
l'intérieur un lapin.
- Vous allez le manger ? demandai-je
- Bien sur, vous en voulez ?
- Non, merci.
Nous continuons à marcher dans la pénombre.
- Je m'appelle Walt, dis-je, et vous ?
- Antoine.
Je ne sais même pas pourquoi je le suis. Afin que le vampire ne
l' attaque pas de nouveau, en quelque sorte je veille sur lui.
- Je vous ai vu, tout à l'heure, au café Simon.
- J'y étais.
- Vous sembliez triste. Vous avez perdu quelqu'un que vous aimiez ?
- Non. Je suis triste chaque jour. Triste des morts que causent les vampires.
Je pleure en même temps que la famille de la victime.
- Jusqu'à ce jour je ne croyais pas aux vampires.
- C'est normal, je réponds, tout le monde fuit la vérité.
L'Homme dit d'ailleurs : " il faut le voir, pour le croire "
- Vous avez sauvé d'autres personnes comme moi ?
- Une vingtaine peut-être. C'est trop peu. Les vampires tuent plus
de cent personnes par jour.
- Ils doivent être nombreux .
- Je ne sais pas exactement il y en a de plus en plus, j'en ai l'impression.
- Vous semblez bien les connaître.
- C'est parce que je les côtoie , répliquai-je
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